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Auteur - Biographe

Chaque moment mérite son récit

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Les grandes et les petites histoires

Votre histoire, dans toute sa richesse

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Mariage, naissance, rencontre, voyage, anniversaire… Un format court et sensible pour célébrer un instant marquant et l’inscrire à jamais dans les mémoires.

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Quelques extraits de biographies

Notre situation n’était pas des plus courantes mais dans ces temps de déchirement, chaque cas était singulier. Pour nous, rien de bien compliqué : notre père était français, militaire de surcroît, la nationalité française nous était toute acquise. Pour notre mère cependant, née en Cochinchine, le voyage semblait compromis. Peu de place était faite au sentimentalisme. Après la guerre, chacun préfère se retrouver entre soi. Alors les vietnamiens resteraient vietnamiens et Maman ferait ainsi.

Les souvenirs d'un nouveau départ pour Michel. Une biographie encrée dans l'Histoire.

Ce printemps 1954 marque la fin de la guerre d’Indochine. Le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient est défait par les troupes du général Giáp à Dien Bien Phu. Les accords de Genève mettent fin au massacre et la transition entre l’administration française et les autorités locales amène les consulats a organiser le rapatriement des ressortissants français en métropole. Les enfants métis, nés de père français, feront partie du voyage. Leurs mères resteront sur place.

Après la mort de Papa, au combat, auprès de ces frères du Corps expéditionnaire, nous sommes restés proches de la communauté française encore sur place. Il s’agissait essentiellement de fonctionnaires, de militaires et de quelques civiles en charge des basses besognes. Nous habitions alors avec Maman tout près du consulat, rue Paul Blanchy. Le quartier était surtout peuplé d’européens et de familles de militaires. Tous les enfants se connaissaient, leurs parents aussi. Maman, toujours aussi belle et coquette malgré les malheurs qui l’accablaient, restait une invitée dont la présence était plaisante pour beaucoup des amis de notre défunt père. Nous étions de tous les occasions, de toutes les fêtes qui rassemblait la communauté. Particulièrement proche de notre nous, un fonctionnaire de l’administration coloniale, attaché au Service de l’Action Sociale en Indochine (ou SASI), un dénommé Henri, nous ayant pris en pitié, ou plus probablement gourmand de quelques sourire de Maman, nous pris sous son aile. Il avait fait la promesse d’organiser au mieux notre départ pour la France et surtout de faire en sorte que nous puissions nous y retrouver au plus vite.

Notre situation n’était pas des plus courantes mais dans ces temps de déchirement, chaque cas était singulier. Pour nous, rien de bien compliqué : notre père était français, militaire de surcroît, la nationalité française nous était toute acquise. Pour notre mère cependant, née en Cochinchine, le voyage semblait compromis. Peu de place était faite au sentimentalisme. Après la guerre, chacun préfère se retrouver entre soi. Alors les vietnamiens resteraient vietnamiens et Maman ferait ainsi.

Toutes ces questions allaient devoir mettre leurs réponses en suspens, parce qu’à ce moment-là, ma tête ne tenait plus mon corps… ou l’inverse. Mes bras, derniers points d’appoint tenant ma carcasse dans une position semi-verticale, se dérobèrent sous le poids de mon état. Comme dans un dernier souffle, mon âme se relâchait brusquement.

La rencontre surprenante entre Chloé et Martin.

C’est dans ce désordre presque chaotique, où rien de pire ne pouvait arriver, que la malchance a renchéri. Alors que le paroxysme de ce qui était déjà la pire soirée de ma vie avait, je le croyais, déjà été atteint, une ombre apparut derrière la voiture. Une ombre large et ramassée, projetée par les phares des véhicules qui quittaient le parking. Je n’étais alors déjà plus capable de fuir cette situation tellement désespérée. Mon visage devait probablement renvoyer, à cet instant, à la fois la détresse et une injonction à ne surtout pas me chercher d’embrouilles. Que devais-je craindre de plus venant de cette silhouette sombre et certainement malveillante ? Que me voulait donc ce spectre obscur, si ce n’était du mal ? Je m’abandonnais presque, à bon de nerfs, à cette situation. 
 
Alors que l’ombre se faisait de plus en plus proche, je remarquais toutefois quelques vacillements dans sa façon de se mouvoir, quelques oscillations aléatoires. La trajectoire ne semblait pas optimale, comme si elle était empêchée. La créature des ténèbres avait-elle peur de moi ? Mon inquiétude lasse disparaissait peu à peu pour laisser place à un regain de confiance. 
 
 
– “Dégage !” Hurlai-je une première fois. “Laisse-moi tranquille ! Dégage !” 
 
Mes ordres ne semblaient pas troubler le cours de son avancée. Bien qu’incohérente, la marche funeste de la masse mouvante semblait inébranlable. Le temps s’étirait, les quelques secondes que j’étais en train de vivre me paraissaient aussi longues que pénibles. Mon moment était peut-être venu. J’allais quitter ce monde depuis ce parking immonde, en bord de voie rapide. Mon corps serait retrouvé à proximité des flaques de vomi déposées avec vigueur par les fêtards qui occupaient les lieux. Qu’allaient dire mes parents à leurs amis à mes obsèques ? “Elle a bien fêté son départ la petite.” 
 
Toutes ces questions allaient devoir mettre leurs réponses en suspens, parce qu’à ce moment-là, ma tête ne tenait plus mon corps… ou l’inverse. Mes bras, derniers points d’appoint tenant ma carcasse dans une position semi-verticale, se dérobèrent sous le poids de mon état. Comme dans un dernier souffle, mon âme se relâchait brusquement. 
 
Puis, doucement, je sentis la lumière poindre sous mes paupières. Un vide immense m’emplissait. Un décor blanc, un bourdonnement vague et deux ou trois formes qui dansaient au-dessus de mon visage. J’étais morte. C’était sûr, j’étais morte et je vivais l’expérience dont on ne revient pas. Tant pis, au moins on aura bien rigolé, même si la fin me laissait un arrière-goût de déception. J’aurais rêvé d’une mort plus élégante, plus spectaculaire, dans un crash d’avion pourquoi pas, au sommet de ma gloire. Mais pas une conclusion aussi stupide pour une vie qui ne faisait que commencer. De cette confusion émergeaient des sons, des voix peut-être. Elles n’arrivaient pas distinctement, comme filtrées, lointaines puis proches. Il devenait clair qu’elles se répondaient l’une l’autre. Puis un son familier parvint à se frayer un chemin jusqu’à mon oreille. Une sonorité apaisante, rassurante, comme une main tendue m’invitant à la suivre. Je n’eus pas la force de résister. Tout semblait doux, nuageux, tendre. C’était mon prénom qui résonnait dans ce vide immaculé. Je décidai, dans un ultime effort, de joindre ma vue à ma perception auditive. Je voulais voir cette voix qui prononçait mon nom.
 
Mais la promesse d’un monde meilleur fut vite corrompue par la réalité qui ne semblait pas vouloir me quitter. L’ombre était de retour, au-dessus de mon visage, puante, écœurante. Je voulus d’abord me débattre, avant de me rendre à cette évidence : je n’avais plus le contrôle. Je devais me résigner, je n’étais pas en état de lutter. Mon prénom sonnait encore à mon oreille, calmement. La voix devenait un peu plus distincte, toujours plus rassurante. Je devais peut-être me laisser aller. 
 
– “Chloé ?! Tout va bien, tu es en sécurité.” 
 
Étais-je censée croire la voix sur parole ? Une voix d’homme, semblait-il, de surcroît. En sécurité ? De toute façon, je suis déjà décédée. C’était bien cette ombre dont j’entendais maintenant les mots qui avaient lancé le générique de fin de ma minuscule vie. Comment et pourquoi l’écouter encore ?
 
– “Chloé, c’est Martin, c’est moi qui ai appelé les pompiers. Je n’étais pas au top, mais toi tu étais pire quand je t’ai croisé sur le parking, j’ai eu peur.”
 
L’ombre ? La voix ? L’haleine ? Martin ? Les pompiers ? Tout commençait à s’éclairer en même temps qu’un mal de tête démoniaque me faisait ressentir que j’étais toujours vivante. En fait de spectre, c’était la silhouette de celui que j’avais gentiment éconduit plus tôt dans la soirée, réservant toutes mes munitions pour une autre cible. Il avait su montrer en cette matinée d’hiver une abnégation totale, un sens du devoir irréprochable. Bien que très diminué lui aussi par les excès de cette nuit abominable, il avait su voler à mon secours. Il m’avait sauvé, si ce n’est de la mort, du moins d’une humiliation. 
 
Il était devenu mon Sauveur.
 

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